Intégration sensorielle

C’est notre capacité de sentir, de comprendre et d’organiser les informations sensorielles provenant de son corps et de son environnement. Ces informations sont transmises par les systèmes sensoriels tels que la vision, le toucher, l’odorat, le goût, l’audition mais également les systèmes vestibulaires et proprioceptifs.
L’intégration sensorielle est le lien entre nos sensations (ce que je sens, je vois, je touche, je goûte, je perçois de la position de mon corps et de son déplacement) et notre cerveau, qui organise ces informations sensorielles provenant de son corps et de son environnement, pour nous permettre de réagir de manière appropriée.
Une bonne intégration et organisation des informations sensorielles sont nécessaires pour réagir de manière adaptée à notre environnement en gérant les messages que nos organes sensoriels transforment en sensations.
Les sens ne fonctionnent pas isolément, chacun travaille avec les autres pour former une image complète de qui nous sommes physiquement, où nous nous trouvons, et ce qui se passe autour de nous. Les nerfs conduisent ces sensations au cerveau, qui les interprète et les coordonne. Ce travail d’organisation complexe nous permet de planifier nos actions, pour être efficaces et adaptés à notre environnement. 
L’action produit à son tour de nouvelles sensations, (le feed-back), qui nous permet de connaître les résultats de notre action et d’ajuster notre comportement.
Une action réussie, c’est à dire adaptée, procure un sentiment de maîtrise de la situation et de confiance en soi. Pour la plupart d’entre nous, cette intégration se passe de manière automatique et inconsciente. Pour les jeunes porteurs de handicap, cependant, ce processus est parfois peu efficace.

Les troubles de l’intégration sensorielle

Nous possédons tous des particularités sensorielles :

On ne peut pas la toucher tellement elle est chatouilleuse !

Je ne supporte pas telle odeur, ça me donne envie de vomir !
Il vomit régulièrement pendant les trajets en voiture !

Chaque individu possède ses particularités, elles font partie de sa personnalité et tant que tout cela ne perturbe pas les activités de vie quotidienne, tout va pour le mieux. Tout se complique lorsqu’il devient impossible d’emmener un enfant se faire ausculter par un médecin ou un dentiste, sans déclencher des crises d’angoisse ou que le lavage des dents est si compliqué qu’il compromet la santé ; ou qu’à l’inverse, un enfant se comporte familièrement avec tout le monde y compris les inconnus.
Les défenses sensorielles nous permettent de maintenir un état de sécurité de notre corps. En cas de mauvaise intégration des données de nos systèmes sensoriels, nous ne pouvons agir de manière appropriée. Il se peut que certains enfants aient construit des défenses sensorielles si importantes que cela les empêche d’entrer en communication, de manière adéquate avec leur environnement, ou, à l’opposé que les signaux reçus par leur système sensoriel ne déclenchent aucune réaction ; ces enfants se construisent dans un monde sensoriel qui n’a pas les mêmes codes que la plupart des gens et se développent d’une manière particulière pouvant compromettre les apprentissages.
La thérapie par l’intégration sensorielle tente, par ses activités de stimulation, d’organiser les informations reçues par le cerveau.  Elle s’adresse à des enfants présentant des symptômes tels des maladresses, des difficultés de coordination, de concentration, des problèmes d’équilibre, etc. Elle est indiquée également pour les enfants qui présentent une déficience plus marqué

La thérapie

L’origine : Le concept de l’Intégration Sensorielle a été développé aux États Unis, en 1972, par Anna Jean Ayres, Ergothérapeute et Docteur en neurosciences et psychologie du développement : “Avant d’apprendre à lire, à écrire et à calculer, nous devons donner une signification à ce que nous voyons et ce que nous comprenons, nous devons être capables de planifier nos mouvements et d’organiser notre comportement. Cette capacité dépend de l’efficacité avec laquelle notre système nerveux organise les messages que nos sens lui transmettent” (Anna Jean Ayres)

Le but recherché

Le traitement vise à  une meilleure interaction avec l’environnement,  un engagement plus spontané dans les apprentissages  et dans les interactions sociales (son entourage, ses pairs…), à créer des expériences de réussites valorisantes. C’est une approche “Bottom – up” ou ascendante, orientée sur les déficits touchants la personne, afin de les réduire le plus possible. Les activités proposées favorisent le processus d’intégration sensorielle indispensable au système nerveux central pour produire des réponses adaptées et efficaces dans la vie quotidienne et dans les apprentissages. Cette approche neuro-développementale et sensori-motrice s’appuie sur les mécanismes de la plasticité cérébrale. L’enfant s’investit en tant qu’acteur pour que le processus d’Intégration Sensorielle soit mis en jeu grâce au feed-back sensoriel.

L’Évaluation

L’ergothérapeute formé à cette thérapie, est  qualifié pour évaluer les difficultés liées à l’intégration sensorielle. Il utilise différents outils de mesure pour procéder à cette évaluation et, un échange en profondeur est impératif avec les parents et les professionnels qui connaissent bien l’enfant. Après analyse des résultats et discussion avec l’équipe qui entoure le jeune,  il établit un plan d’intervention sur mesure.

Le traitement

C’est une méthode très ludique, elle est pratiquée par les ergothérapeutes qui ont suivi une formation spécifique. Les séances se déroulent dans une salle adaptée, en l’occurrence, la salle du cabinet d’ergothérapie de St Memmie, pour suspendre le matériel: engins suspendus tels quel balançoire, rouleau, hamac, également planche à roulettes, toboggan…Tout matériel permettant d’apporter des stimulations graduelles au système vestibulaire, proprioceptif, visuel, entraînant une coordination des différents systèmes.

En collaboration

Il est important que les milieux de vie de l’enfant (famille, école, milieu de garde, groupes éducatifs) et les autres professionnels reprennent les stratégies gagnantes.  Leurs observations sont infiniment précieuses pour l’ergothérapeute. Ces échanges permettent d’amplifier le bénéfice des interventions et le potentiel de l’enfant.